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Crafting Archangel
15 septembre 2019

Quelques éléments sur l’auto-édition

Lors d’un petit marché médiéval qui était plutôt un mini salon du livre, j’ai pu discuter d’auto édition avec quelques personnes. A part je crois une personne à qui j’ai parlé, toutes les autres personnes qui vendaient leurs livres à cette occasion avaient été publiés grâce à l’auto-édition et m’ont vanté cette voie. 

 

Une personne m’a par exemple parlé du côté financier de l’auto édition. Avec un éditeur classique, un-e auteur-ice peut espérer gagner environ 1,20 euro par livre vendu, d’après ce que j’ai lu et entendu ici et là. Cette personne m’a dit dans son cas gagner 12 euros par livre vendu. Elle les vendait 18 euros, et l’impression lui en coûtait 6. Bien sûr sur ces 12 euros, elle doit également payer les taxes comme l’URSAFF, mais nous n’avons pas parlé de cet aspect de la question. 

 

Une autre personne m’a parlé de la liberté apportée par cette voie. Il n’y a en effet personne pour refuser de publier un texte, comme cela se fait si souvent si on se tourne vers un éditeur, que ce soit pour son sujet ou sa qualité ou peu importe la raison. Cela permet aussi d’avoir une liberté sur la couverture, des illustrations intérieures, un nombre de pages élevé ou autre élément qu’un éditeur pourrait ne pas vouloir ajouter. 

 

J’ai aussi entendu également des récits de personnes dont le ou les textes avaient purement et simplement été volés par un éditeur peu scrupuleux. Ces auteurs avaient ensuite eu beaucoup de mal à récupérer leur travail. Néanmoins je n’ai pas plus d’informations sur ce sujet. J’ai juste entendu des « je connais quelqu’un à qui c’est arrivé / quelqu’un qui connaît quelqu’un à qui c’est arrivé », mais au final je n’ai jamais eu l’occasion de parler avec quelqu’un de directement concerné et qui aurait pu m’en dire plus. 

 

Des gains plus importants, plus de libertés, pas de risques de vols... l’auto-édition semble être le meilleur choix. Mais lorsque l’on cherche un peu, on se rend compte qu’il y a tout de même énormément de mauvais côtés. 

 

Imprimer soi-même ses livres pour les vendre implique de payer pour l’impression, sans avoir la certitude de les vendre derrière. C’est donc prendre un énorme risque à prendre au niveau financier. Il y a certes moyen de passer par une campagne de financement participatif, comme cela se fait de plus en plus. Mais sans être connu ni avoir de « communauté » derrière soi pour soutenir cette action, c’est presque mission impossible. 

 

Il faut ensuite se déplacer de foires en salons à la moindre occasion pour les vendre et conquérir son public, ce qui implique aussi des frais : déplacement, hébergement, location du stand etc. 

 

La vente en ligne est possible bien sûr, et c’est ce qui se fait dans je pense tous les cas de financements participatifs, mais dans ce cas cela implique de grandes dépenses en frais de port (par exemple, pour envoyer ma petite BD Kings of Con, toute légère et qui passe dans une enveloppe au tarif lettre, cela coûte 5 euros pour la France et 10 pour l’étranger. Vu que les frais sont calculés au poids de l’objet, un roman implique des frais de port élevés. Sans parler du prix des enveloppes/carton, des déplacements jusqu’à la poste etc) et le fait de devoir gérer tous les soucis liés à l’envoi. Si vous suivez le travail de Maliki, vous vous souvenez de tous les problèmes qu’ils ont du gérer sur ce point (colis retournés à l’envoyeur, livres abîmés...).

 

 L’édition est un ensemble de professions qu’il faut assumer seul-e si on se tourne vers l’auto-édition. Couverture, choix de papier, problèmes de RVB/CMJN si on imprime de la couleur, maquettes, contacts avec des imprimeurs... Tout cela sont des métiers à part entière, difficile de tout maîtriser. Et difficile d’assumer cela seul-e, en plus de la relation client, du travail sur une éventuelle campagne de financement, les retours clients... D’ailleurs on peut voir que la majeure partie des grosses campagnes de financement participatif, comme celles de Maliki ou de Laurel, sont réalisées par deux personnes (pour Maliki : Souillon et Becky. Laurel travaille avec son mari...). Un-e conjoint-e permet aussi un appui financier bien sûr. 

 

 

Personnellement je ne me vois pas me lancer dans l’auto-édition. Je veux avoir l’avis d’un-e professionnel-le du domaine sur mes écrits, je n’ai pas de communauté derrière moi pour être certain-e de vendre mes livres, et je n’ai pas des finances suffisantes pour me lancer dans ce genre d’aventure. C’est à mes yeux beaucoup trop hasardeux et je ne peux qu’admirer ceux et celles qui s’y essaient avec succès.

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